| Pays de la Loire. Les futurs agents de sécurité diplômés en juin, une première dans la région… |

Dans ce centre de formation, à Nantes, la première promotion du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) agent de sécurité sortira diplômée en juin 2019. Ce diplôme d’État est une première en Pays de la Loire. La formation s’effectue en un an, en alternance en entreprise.
Dans ce centre de formation, près de Nantes, des casques et des gilets jaunes de sécurité sont suspendus dans le fond de la classe. Ici, on apprend à vérifier les sacs, à palper les poches des vestes et des pantalons, ou encore à interagir lors d’une prise d’otages.
« Lutter contre les clichés »
La première promotion du CAP agent de sécurité, composée de huit élèves, arrive au bout de son année scolaire. Hachim Saadi, formateur référent sécurité, forme les futurs agents qui essaimeront dans la région. « On façonne la génération d’agents de demain, annonce-t-il, sans cacher une certaine fierté. Je les habitue à parler en langage technique et réglementaire, pour lutter contre ces clichés qu’on attribue aux agents de sécurité, et les rendre pros. »
L’exigence est le fer de lance de ce formateur, convaincu de l’évolution cruciale qui s’opère dans le milieu de la sécurité. En cours, on y apprend aussi à gérer l’agressivité, les conflits ou encore la gestion de foule. « Je leur fais faire des exercices pratiques autant que faire se peut. Par exemple, dans l’établissement, ils assurent la sécurité durant le temps de pause des autres étudiants, en faisant respecter les règles de l’établissement. »
Un secteur en pénurie
Dans le cadre de ce CAP, qui s’effectue en un an, les étudiants sont en alternance en entreprise. La théorie, ils la mettent aussi en pratique durant leur temps passé sur le terrain. La majorité est en alternance au sein de l’entreprise Seris, spécialisée en sécurité, qui est à l’initiative de la création de ce CAP, avec le centre de formation Intelligence Apprentie.
C’est le cas d’Angélique Maloeuvre, jeune femme de 22 ans, agente de sécurité, en alternance dans une grande surface près de Nantes. « J’adore mon métier, aider, renseigner et protéger les gens, c’est ce que je veux faire, explique-t-elle. Après j’aimerais travailler sur des événements publics. »
« Besoin important de sécurité »
Jusqu’à présent, seul le certificat de qualification professionnelle, soit une formation de 175 heures, suivi de l’obtention d’une carte professionnelle, encadraient le métier. « Cette branche a besoin de main-d’œuvre, et de se former, insiste Nelly Grimaud, directrice du développement des ressources humaines à Seris. Il y a un besoin très important de sécurité aujourd’hui, sur tous les événements publics par exemple. L’idée avec cette formation est de former de futurs encadrants sur site. »L’entreprise Seris déploie aujourd’hui 552 agents en Pays de la Loire, sur plusieurs sites, et cherche à en recruter une quinzaine.
À l’issue de la formation, les agents ressortent, un diplôme d’État en poche, ainsi qu’une kyrielle de diplômes en sécurité et premier secours, prêts à travailler. Un niveau de brevet professionnel devrait ouvrir à la rentrée 2019.Manon SIRET. Ouest-France