Apprentissage : une année record, mais tout n’est pas rose

Il n’y a jamais eu autant de jeunes à commencer un apprentissage se félicite le ministère du travail. Mais derrière le record, la réalité est plus compliquée. En Loire-Atlantique et en Vendée, beaucoup de jeunes doivent renoncer à faire un apprentissage.

Chaque année, l'IA forme 1.400 apprentis sur ses deux campus de Nantes (ci-dessus) et Saint-Nazaire
Chaque année, l’IA forme 1.400 apprentis sur ses deux campus de Nantes (ci-dessus) et Saint-Nazaire © Radio France – Marion Fersing

Loire-Atlantique, France

D’un côté, il y a ce chiffre record dont se félicite le ministère du travail : 310.000 jeunes ont entamé un apprentissage lors de l’année scolaire 2018-2019, en France. En Pays-de-la-Loire, ils étaient 32 094 au 31 décembre 2018, dont 10 924 en Loire-Atlantique et 5 954 en Vendée. De l’autre, il y a la réalité : il y a encore des freins qui font qu’en Loire-Atlantique et en Vendée, de nombreux jeunes doivent renoncer à faire un apprentissage.

Campus de l’apprentissage : un tiers des candidats démarrent une formation

« Chaque année, nous recevons en entretien 1.900 jeunes qui souhaitent faire un apprentissage », annonce Line Guinement, la responsable du recrutement de l’IA, l’intelligence apprentie, qui regroupe les deux centres de formation des apprentis qui dépendant de la chambre de commerce et d’industrie à Nantes et à Saint-Nazaire. « Mais sur ces 1.900 jeunes, seulement 600 à 700 débutent ensuite une formation en apprentissage ».

Le principal problème, c’est de trouver une entreprise pour ces jeunes« Ça m’a pris six mois, c’était stressant », raconte une étudiante en BTS. « Le patron m’a finalement dit non au moment de signer le contrat », poursuit une autre. « Il faut que je trouve une nouvelle entreprise parce que celle dans laquelle j’ai fait ma première année de BTS va fermer », ajoute un troisième apprentis. 

Line Guinement, responsable du recrutement à l'IA - Radio France
Line Guinement, responsable du recrutement à l’IA © Radio France – Marion Fersing

« Il faut un encadrement et du temps pour former un apprenti »

Ces témoignages n’étonnent pas Line Guinement. Dans certains secteurs, comme la vente, il y a plus de candidats que de places. Et c’est un gros investissement pour les entreprises de prendre un apprenti. En début de formation, c’est surtout un salarié qui leur coûte de l’argent« Il arrive avec peu de connaissances, il découvre un métier et en même temps, il est jeune. Donc, il faut un encadrement, passer du temps, pour faire découvrir et aimer son métier ». Et dans les petites entreprises, moins de 20 salariés, c’est compliqué de trouver des tuteurs pour s’occuper des apprentis, poursuit-on à la CPME (la confédération des petites et moyennes entreprises). « Et une fois qu’elles ont eu une mauvaise expérience, les entreprises ont du mal à reprendre des apprentis ».

« Il faut s’adapter au monde de l’entreprise, aux responsabilités, et en même temps suivre un cursus scolaire »

Et tous les candidats ne font pas de bons apprentis« Certains ne sont pas prêts quand ils viennent nous voir. Je leur conseille de revenir dans un an », explique Line Guinement. « Soit parce qu’ils ne sont pas assez mûrs, soit parce que leur projet n’est pas assez abouti. C’est un changement de vie complet l’apprentissage. C’est une adaptation au monde de l’entreprise, des responsabilité et en même temps un cursus scolaire à mener pour avoir un diplôme. Il faut aussi que les jeunes soient soutenus par leurs familles pour réussir à tout gérer ».

Un avantage pour les jeunes, une fierté pour les entreprises

Mais quand ça se passe bien, c’est un gros plus« Je pense que ça va me permettre d’avoir un meilleur travail à la sortie et de gravir ensuite plus vite les échelon », espère Adrien, notre apprenti qui doit trouver une nouvelle entreprise. « Moi, j’ai fait ça pour le salaire et pour avoir une expérience très concrète en entreprise. Je suis très content de mon choix ».

Sur les deux campus de l’IA, 87% des apprentis trouvent du travail à l’issue de leur formation« Et vous verriez la fierté des chefs d’entreprises quand ils viennent à la remise de diplôme de leurs apprentis ! », conclut Line Guinement avec un large sourire.

Pays de la Loire. Les futurs agents de sécurité diplômés en juin, une première dans la région

Pays de la Loire. Les futurs agents de sécurité diplômés en juin, une première dans la région
photo dans le centre de formation près de nantes, des casques et des gilets jaunes de sécurité suspendus dans le fond de la classe. © ouest-france

Dans ce centre de formation, à Nantes, la première promotion du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) agent de sécurité sortira diplômée en juin 2019. Ce diplôme d’État est une première en Pays de la Loire. La formation s’effectue en un an, en alternance en entreprise.

Dans ce centre de formation, près de Nantes, des casques et des gilets jaunes de sécurité sont suspendus dans le fond de la classe. Ici, on apprend à vérifier les sacs, à palper les poches des vestes et des pantalons, ou encore à interagir lors d’une prise d’otages.

« Lutter contre les clichés »

La première promotion du CAP agent de sécurité, composée de huit élèves, arrive au bout de son année scolaire. Hachim Saadi, formateur référent sécurité, forme les futurs agents qui essaimeront dans la région. « On façonne la génération d’agents de demain, annonce-t-il, sans cacher une certaine fierté. Je les habitue à parler en langage technique et réglementaire, pour lutter contre ces clichés qu’on attribue aux agents de sécurité, et les rendre pros. »

L’exigence est le fer de lance de ce formateur, convaincu de l’évolution cruciale qui s’opère dans le milieu de la sécurité. En cours, on y apprend aussi à gérer l’agressivité, les conflits ou encore la gestion de foule. « Je leur fais faire des exercices pratiques autant que faire se peut. Par exemple, dans l’établissement, ils assurent la sécurité durant le temps de pause des autres étudiants, en faisant respecter les règles de l’établissement. »

Un secteur en pénurie

Dans le cadre de ce CAP, qui s’effectue en un an, les étudiants sont en alternance en entreprise. La théorie, ils la mettent aussi en pratique durant leur temps passé sur le terrain. La majorité est en alternance au sein de l’entreprise Seris, spécialisée en sécurité, qui est à l’initiative de la création de ce CAP, avec le centre de formation Intelligence Apprentie.

C’est le cas d’Angélique Maloeuvre, jeune femme de 22 ans, agente de sécurité, en alternance dans une grande surface près de Nantes. « J’adore mon métier, aider, renseigner et protéger les gens, c’est ce que je veux faire, explique-t-elle. Après j’aimerais travailler sur des événements publics. »

« Besoin important de sécurité »

Jusqu’à présent, seul le certificat de qualification professionnelle, soit une formation de 175 heures, suivi de l’obtention d’une carte professionnelle, encadraient le métier. « Cette branche a besoin de main-d’œuvre, et de se former, insiste Nelly Grimaud, directrice du développement des ressources humaines à Seris. Il y a un besoin très important de sécurité aujourd’hui, sur tous les événements publics par exemple. L’idée avec cette formation est de former de futurs encadrants sur site. »L’entreprise Seris déploie aujourd’hui 552 agents en Pays de la Loire, sur plusieurs sites, et cherche à en recruter une quinzaine.

À l’issue de la formation, les agents ressortent, un diplôme d’État en poche, ainsi qu’une kyrielle de diplômes en sécurité et premier secours, prêts à travailler. Un niveau de brevet professionnel devrait ouvrir à la rentrée 2019.Manon SIRET.   Ouest-France  

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